« Je suis le Seigneur votre Dieu qui, vous ai tirés de la terre d'Egypte lorsque vous étiez esclaves, qui ai brisé votre joug et vous ai servi de guide. Si vous ne m'écoutez pas, si vous n'accomplissez pas mes préceptes, si vous les répudiez, si votre âme s'éloigne de mes jugements, de sorte que vous n'accomplissiez pas tous mes commandements et que vous rejetiez mon Testament, je vous traiterai de la même façon et j'appellerai sur vous la disette, la lèpre, le feu qui « dévore les yeux; vous jetterez vainement vos semences sur la terre et vos ennemis s'en nourriront. » (Lévitique. XIII, 16.)
Tel est le contenu du Lévitique, texte sacré commun à toutes les religions judéo-chrétiennes, qui renferme d'autres préceptes et diverses prescriptions et se termine par ces menaces.
Convaincu que malgré toutes les avancées morales portées aux nues aujourd'hui, les sociétés judéo-chrétiennes actuelles n'ont pu s'extraire de deux milles ans de pensées conservatrices, et que encore aujourd'hui les précepts contenu dans le Lévitique continuent de figurer en bonne place dans les modes de pensée et de perception du bien et du mal, du pur et de l'impur, donc dans nos idéaux et idéels sociétaux, Olivier Dohin et Raphaël Dupin tentent de désocialiser l'être, de le re-placer dans le flux ininterrompu du passé et du futur, d'atteindre la "région de pensée" définie par Harendt, où l'unique question est celle du devenir, où les notions de pur et d'impur héritées, ne sont pas les sujets de la refléxion sur l'être.
la règle de chaque sacrifice, de celui qui est offert pour le salut et de celui qu'on offre pour le délit, soit volontaire soit involontaire, contenue dans le Lévitique et assimilée par les sociétés depuis plus de deux milles ans, se trouve ainsi ramenée à sa juste place, celle du futile, d'une construction mentale léguée en héritage, non porteuse de ce qui fait l'humain dans son intrinsèque, non porteuse d'universalité, carcan qui nous fait nous éloigner un peu plus chaque jour de la liberté, avec pour danger premier de ne plus s'en rendre compte.